Le rythme des embauches va continuer à se renforcer pendant l’été … alors que 83% des employeurs belges éprouvent des difficultés à remplir leurs postes vacants.

36% des entreprises belges ont accéléré leur digitalisation au cours de la crise du Covid
18 mai 2021
Retour sur le lieu de travail : Le travail en présentiel et le travail hybride sur pied d’égalité
29 juin 2021

La crise du covid a porté les pénuries de talents à des niveaux jamais observés depuis 15 ans, dans les trois régions du pays

 

Selon le Baromètre de ManpowerGroup publié ce jour, les employeurs belges rapportent des intentions de recrutement encourageantes pour les mois d’été. En Belgique, pas moins de 25% des 567 employeurs sondés fin avril prévoient de renforcer leurs effectifs d’ici la fin du mois de septembre 2021, tandis que 11% d’entre eux prévoient de les réduire59% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement. Après correction des variations saisonnières, la Prévision Nette d’Emploi(1) – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des licenciements – atteint la valeur optimiste de +13%, en progression pour le quatrième trimestre consécutif. C’est une hausse de 4 points par rapport au trimestre précédent et de 19 points par rapport au 3e trimestre 2020. Selon l’enquête de ManpowerGroup, 55% des employeurs sondés en Belgique s’attendent à ce que le rythme des embauches dans leur entreprise retrouve son niveau d’avant la pandémie d’ici la fin du mois de janvier 2022, 18% pensent que cela n’arrivera jamais.

 

 

« Les résultats de notre baromètre confirment le renforcement de la confiance des employeurs en Belgique et dans le monde » se réjouit explique Philippe Lacroix, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. «Alors que la vaccination s’accélère et que les travailleurs se préparent à revenir progressivement sur leurs lieux de travail, les employeurs des trois régions du pays font face à des pénuries de main d’œuvre jamais observées auparavant. La crise du covid et l’accélération de la digitalisation ont mis les compétences sous pression. Dans le même temps, au sortir de cette crise, les individus vont rechercher de nouvelles opportunités pour, se développer, dynamiser leur carrière ou trouver un meilleur équilibre de vie. Les entreprises qui apporteront les meilleures réponses à ces nouvelles attentes en se montrant flexibles, seront celles qui parviendront à attirer et retenir les meilleurs talents

 

 

Optimisme dans les trois régions

Selon les résultats de l’enquête, la croissance de l’emploi sera soutenue pendant les mois d’été dans les trois régions : +17% en Wallonie, +16% à Bruxelles (prévision la plus forte depuis plus de deux ans), +11% en Flandre.  La Prévision Nette d’Emploi est en progression partout, tant en par rapport au trimestre précédent que par rapport à la même période l’an dernier.

 

 

Des créations d’emplois attendues dans tous les secteurs sondés, à l’exception de Horeca

Les Prévisions Nettes d’Emploi sont positives dans sept des huit secteurs sondés. Pour le troisième trimestre consécutif, les employeurs du secteur de la Construction se montrent les plus optimistes (+24%). Les créations d’emplois vont également s’intensifier au cours des trois prochains mois dans l’Industrie manufacturière (+20%), en hausse de 12 points par rapport au trimestre précédent, pour atteindre son niveau le plus élevé en 12 ans. Le climat d’embauche s’annonce aussi très favorable dans le secteur des Services publics, de la santé, de l’éducation et des services collectifs (+18%), le secteur ‘Autre production’ (+16%) – Agriculture et pêche, Electricité Gaz et eau, Industries extractives – ainsi que dans le secteur de la Finance, de l’assurance, de l’immobilier et des services aux entreprises (+14%). Les employeurs prévoient également de renforcer leurs effectifs dans les secteurs du Transport et de la Logistique (+10%) et du Commerce de gros et de détail (+9%). Enfin malgré une forte hausse de 21 points par rapport au trimestre précédent, les perspectives d’emploi restent légèrement négatives dans le secteur de l’Horeca (-3%). « Près d’un employeur sur cinq prévoit de licencier du personnel dans l’Horeca d’ici la fin du mois de septembre, un chiffre qui montre combien la situation de l’emploi reste préoccupante dans ce secteur » explique Philippe Lacroix.

D’un trimestre sur l’autre les perspectives d’emploi s’améliorent dans sept des huit secteurs sondés par rapport au trimestre précédent et dans tous les secteurs par rapport au 3e trimestre 2020.

 

La confiance des employeurs s’accroît avec la taille des entreprises

Selon l’enquête de ManpowerGroup, la Prévision Nette d’Emploi affiche une valeur en progression en fonction de la taille de l’entreprise : +6% pour les micro-entreprises (< 10 travailleurs), +13% pour les petites entreprises (10-49 travailleurs), +17% pour les moyennes entreprises (50-249 travailleurs) et +21% pour les grandes entreprises (≥ 250 travailleurs).

 

Des pénuries de talents jamais atteintes dans les trois régions  

 

Alors que la reprise sur le marché de l’emploi se confirme, les employeurs vont devoir faire face à des pénuries de talents jamais observées par ManpowerGroup en 15 ans. 83% des employeurs belges sondés déclarent avoir des difficultés à remplir leurs postes vacants, une hausse spectaculaire de 24 points par rapport à 2019.

 

 

Dans les trois régions, les employeurs ne trouvent pas assez de candidats ou pas de candidats répondant à leurs exigences. Les pénuries de talents touchent 91% des employeurs en Wallonie (hausse de 41 points), 84% à Bruxelles (hausse de 29 points) et 75% en Flandre (hausse de 9 points).

 

 

« Sous l’effet de la digitalisation, la crise du Covid a accentué la polarisation de la main-d’œuvre, avec d’un côté des candidat.e.s très qualifié.e.s possédant les compétences (digitales) fortement recherchées par les entreprises, et de l’autre côté, des profils ne possédant pas suffisamment de compétences techniques (hard skills) ou personnelles (soft skills). Il y a urgence sur le marché de l’emploi pour augmenter le taux d’activité de la main d’œuvre en Belgique qui, avec 69%, reste nettement en-dessous de la la moyenne européenne (74%). Sans une meilleure politique d’activation des demandeurs d’emploi et une amélioration de l’enseignement et des filières de formation, les entreprises éprouveront encore des difficultés à remplir leurs postes, ce qui risque d’hypothéquer cette reprise tant attendue » explique Philippe Lacroix

 

Les hard skills et les soft skills les plus recherchées

La crise du covid a marqué le plus grand bouleversement de compétences de la demande de compétences depuis la seconde guerre mondiale, et les compétences recherchées dans la première phase de la crise en 2020 sont différentes de celles qui émergent aujourd’hui et qui seront recherchées dans le futur. Les résultats de l’enquête placent sans surprise les fonctions spécialisée et digitales loin devant les fonctions généralistes dans la liste des postes les plus difficiles à pourvoir.  En Belgique, on trouve, dans l’ordre, les fonctions ‘Technique et Logistique’ (38%) – ingénieurs techniciens, ouvriers qualifiés, profils logistiques –, IT/Data (19%), Industrie et Production (15%), Sales & Marketing (11%), Service clientèle (8%), profils RH (7%) et enfin les profils administratifs (5%).

 

 

 

Par ailleurs, dans un environnement incertain en perpétuelle transformation, les soft skills ont gagné en importance et les les employeurs belges éprouvent également des difficultés à les trouver lorsqu’ils recrutent. Ils ont cité dans l’ordre l’esprit critique et d’analyse (28%), le leadership et l’influence sociale (26%), la résilience, la résistance au stress et l’adaptabilité (24%), la prise d’initiative (23%), la responsabilité, la fiabilité et la discipline (22%).

 

 

Un ‘hiring-boom’ post-pandémie à l’horizon au niveau mondial et une aggravation des pénuries de main d’œuvre

Selon le Baromètre de ManpowerGroup qui a sondé les intentions de recrutement de plus de 45.000 employeurs dans le monde, un ‘hiring boom’ post-pandémie semble se profiler à l’horizon. Les perspectives d’emploi sont à nouveau positives dans 42 pays et territoires sondés sur 43, et en progression dans 31 d’entre eux en comparaison trimestrielle. Cette tendance encourageante est observée également dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), avec des intentions de recrutement positives dans les 26 pays sondés, en progression dans 22 d’entre eux. La Prévision Nette d’Emploi pour le 3 trimestre est positive et en progression dans toutes les grandes économiques européennes, en Allemagne (+11%), en France (+9%), au Royaume-Uni (+8%) et en Italie (+7%), ainsi qu’aux Pays-Bas (+9%). Ailleurs dans le monde , les employeurs rapportent des prévisions encourageantes aux Etats-Unis (+25%), en Australie (+17%),  en Chine (+13%), au Japon (+10%), en Inde (+7%) ou au Brésil (+7%).

 

 

Comme en Belgique, cette amélioration des perspectives d’emploi s’accompagne d’une aggravation des pénuries de talents qui touchent 69% des employeurs au niveau mondial (hausse de 11 points par rapport à 2019), et 74% des employeurs dans la région EMEA (hausse de 13 points).

 

Avec 83% des employeurs éprouvant des difficultés pour trouver les bons profils, la Belgique se classe parmi les dix pays les plus touchés aux côtés de la France (88%), l’Italie (85%), la Suisse (83%), l’Allemagne (82%), la Pologne (81%) ou la Grèce (80%). Le Royaume-Uni (77%), la Suède (76%), les Pays-Bas (73%) et l’Autriche (71%) se situent au-dessus de la moyenne observée au niveau mondial,  tandis que les employeurs en Espagne (64%), en Norvège (62%) et au Portugal (60%) rapportent des niveaux de pénuries inférieurs à la moyenne mondiale et européenne. Enfin, c’est en Inde (43%), aux Etats-Unis (32%) et en Chine (28%) que les employeurs éprouvent moins de difficultés à trouver le personnel qu’ils recherchent.

 

Les résultats de la prochaine édition du Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’Emploi seront diffusés                                le 14 septembre 2021 (4ème trimestre 2021).

(1) La valeur de la Prévision Nette d’Emploi est obtenue en déduisant du pourcentage des employeurs anticipant une hausse de l’emploi total, le pourcentage des employeurs prévoyant une baisse de l’emploi dans leur entreprise pour le trimestre suivant. Il s’agit donc ici du solde net des prévisions d’emploi, qui peut être aussi bien positif que négatif. Les commentaires se basent sur les données désaisonnalisées, lorsqu’elles sont disponibles. Les données corrigées des variations saisonnières ne sont pas disponibles pour la Croatie.

 

Brochure de Résultats Baromètre ManpowerGroup Q3/2021

Infographie Baromètre ManpowerGroup Q3/2021

Infographie Enquête ManpowerGroup sur les Pénuries de Talents – 2021