Selon le Baromètre de l’emploi de ManpowerGroup publié ce jour, des opportunités d’emploi seront à saisir dans tous les secteurs d’activité au cours du 1er trimestre 2024. En effet, sur les 525 employeurs sondés en octobre par ManpowerGroup, 46% prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de mars 2024, tandis que seulement 13% d’entre eux prévoient de les réduire. 38% des employeurs interrogés n’anticipent aucun changement. Après correction des variations saisonnières, la Prévision Nette d’Emploi(1) – ou le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des réductions d’effectifs – atteint la valeur positive de +33%. C’est une hausse de 2 points par rapport au trimestre précédent, et de 10 points par rapport au 4ème trimestre 2022. Dans le même temps, les pénuries de talents touchent 74% des employeurs interrogés en Belgique, en baisse de 6 points par rapport au mois de mars dernier.
« Les employeurs belges anticipent une activité de recrutement en hausse pour le troisième trimestre consécutif. La Prévision Nette d’Emploi de la Belgique (+33%) se situe 10 points au-dessus de la moyenne européenne (+23%), plaçant notre pays à la deuxième place sur les 22 pays sondés sur le continent européeen, juste derrière les Pays-Bas (+37%), alors que la tendance générale de notre enquête indique un ralentissement des embauches au niveau international par rapport au trimestre précédent.» explique Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux. « Ces prévisions positives pour notre pays s’expliquent en grande partie par un report des intentions de recrutement pour des fonctions qui restent ouvertes à cause des pénuries de talents et des difficultés rencontrées par 3 employeurs sondés sur 4 sur pour trouver les bons profils. Dans un contexte rempli d’incertitudes tant au niveau économique que géopolitique, les employeurs entameront donc cette année 2024 en poursuivant leur transformation et en tâchant de retenir et d’attirer les talents dont elles ont besoin. »
Les employeurs des trois régions du pays rapportent des intentions de recrutement positives pour le prochain trimestre : +34% en Flandre, +33% en Wallonie et +27% à Bruxelles. Les perspectives d’emploi progressent en Flandre et en Wallonie tant en comparaison trimestrielle qu’annuelle, tandis que la Prévision Nette d’Emploi est en recul à Bruxelles pour atteindre son niveau le plus faible depuis le 2ème trimestre 2022. Les pénuries de talents restent importantes dans les 3 régions : 74% en Flandre, 76% en Wallonie et 71% à Bruxelles.
Les employeurs de tous les 9 secteurs d’activité sondés prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de mars 2024.
L’activité de recrutement devrait être particulièrement importante dans trois secteurs : les Télécoms (+51%) où près de six employeurs sur 10 prévoient des embauches au cours des trois prochains mois, l’IT (+49%) et l’Energie (+43%). Les employeurs de ces trois secteurs éprouvent également des difficultés à remplir leurs postes vacants, comme le rapportent 76% des employeurs interrogés dans les secteurs des Télécoms et de l’Energie et 73% des employeurs du secteur de l’IT. Les intentions de recrutement sont également assez favorables dans les secteurs de la Finance et de I’immobilier (+36%), les Soins de santé/Sciences du vivant (+34%) et dans l’Industrie manufacturière/Construction (+34%). En revanche, l’activité de recrutement devrait être plus faible dans les Secteur des Services Publics & non marchands/Education/Autres (+ 21%), du Transport/Logistique/ Automobile (+19%) et des Biens de Consommation/ Services/Horeca/Retail (+8%).
Selon l’enquête de ManpowerGroup, ce sont les employeurs des secteurs des Services publics et non marchands/Education/Autres (83% ) qui éprouvent les plus grosses difficultés à remplir leurs postes vacants.
Depuis le quatrième trimestre 2023, les intentions de recrutement sont en progression dans 4 des 9 secteurs sondés et en recul dans 5 autres. Par rapport au 1er trimestre 2023, le climat d’embauche s’est amélioré dans 5 secteurs, et s’est affaibli dans 3 secteurs.
Les entreprises continuent à éprouver des grosses difficultés à trouver certains profils. Ce sont les ingénieurs et les techniciens (28%), les fonctions IT/Data (27%) et les fonctions logistiques (22%), HR (20%) et Manufacturing (18%) qui arrivent en tête du classement établi par ManpowerGroup. « Malgré l’environnement économique défavorable, les employeurs de tous secteurs sondés sont sous pression pour trouver les profils qu’lls recherchent et les recruteurs observent chaque jour le ‘mismatch’ persistant entre l’offre et la demande de compétences » constate Sébastien Delfosse. Cette situation est confirmée par les derniers chiffres de l’Office belge Statbel(2) – qui a révélé que le taux de vacance d’emploi au 2ème trimestre 2023 – le nombre d’emplois vacants par rapport au nombre total de postes au sein de l’entreprise – reste très important et s’élève à 4.63%, ce qui représente 194.957 postes non pourvus, dont 67,36% en Région flamande, 19,69% en Région Bruxelles Capitale et 12,95% en Wallonie.
Dans ce contexte de pénurie de main-d’œuvre, les employeurs redoublent d’efforts et de créativité pour attirer et retenir les talents. Sans surprise, c’est la flexibilité (55%) qui s’impose comme l’action principale choisie par les employeurs qu’il s’agisse d’une flexibilité concernant le lieu de travail – travail au bureau, hybride ou télétravail – (37%) ou d’une flexiblité au niveau des horaires (36%). «La flexibilité des horaires et le télétravail sont l’un des premiers sujets abordés par les candidats lors d’un entretien d’embauche» ajoute Sébastien Delfosse. Parmi les autres actions retenues, les employeurs ont cité la décision de ‘conserver les talents même s’ils ne sont pas absolument nécessaires à court terme’ (26%) , augmenter les salaires (24%), élargir le réservoir de candidats via des actions liées à la diversité (Travailleus plus âgés…) (24%), réduire les qualifications requises à l’embauche (22%), donner la priorité à l’automatisarion de certaines tâches ou processus (20%) ou recruter au-delà des frontières (18%).
Malgré un recul des intentions de recrutement par rapport au trimestre précédent dans 32 pays sur 41 et dans 16 pays sur 24 dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), la Prévision Nette d’Emploi reste positive dans tous les pays sondés. Elle s’élève à +26%, en baisse de 4 points par rapport au trimestre précédent mais en hausse de 3 points par rapport à l’an dernier. Les employeurs en Inde et aux Pays-Bas se montrent les plus optimistes (+37%), tandis que leurs homologues en Argentine se montrent les plus pessimistes (+2%).
Avec une Prévision Nette d’Emploi à +33%, la Belgique se situe 10 points au-dessus de la moyenne européenne (+23%). Notre pays occupe la deuxième place sur 24 au niveau de la région EMEA, derrière les Pays-Bas (+37%), mais au même niveau que la Suisse (+33%) et devant l’Allemagne( +30%) mais devant le Royaume-Uni (+27%), la France (+20%), l’Espagne (+19%), la Pologne ( +18%) et l’Italie (+13%) .
Ailleurs dans le monde, les perspectives d’emploi sont en léger recul aux États-Unis (+34%) et en Chine (+33%), et restent très faibles au Japon (+10%).
Les résultats de la prochaine édition du Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi seront diffusés le 12 mars 2024 (2e trimestre 2024).
(1) La valeur de la Prévision Nette d’Emploi est obtenue en déduisant du pourcentage des employeurs anticipant une hausse de l’emploi total, le pourcentage des employeurs prévoyant une baisse de l’emploi dans leur entreprise pour le trimestre suivant. Il s’agit donc ici du solde net des prévisions d’emploi, qui peut être aussi bien positif que négatif. Les commentaires se basent sur les données désaisonnalisées, lorsqu’elles sont disponibles.
(2) Statbel : taux de vacance d’emploi 2ème trimestre 2023